Auprès des agneaux: qu'il fait doux et bon!
Samedi 19 janvier 2013
Nous avons rendez-vous à la serre d'Olivier à 10h30.
Nous ? Cinq téméraires amapiens décidés à braver le froid, le brouillard et la pluie pour répondre envers et contre tout à l'invitation de la famille Girard à visiter leur ferme et leur étable !
Après une heure de route, nous arrivons à destination
Belle ferme aux volets bleus, et à la façade légèrement vieillie par le temps, juste comme il faut, au fond d'un vallon, au pied de la montagne de la Lance (1300 m), qui nous domine et que l'on devine, toute blanche, là haut dans la brume.
Raphaël nous attend dans l'étable, avec les brebis et les agneaux.
Il y a les petits...
...les plus grands, ceux qui devaient aller à l'abattoir cette semaine, et qui ont eu un répit « grâce » à la neige de mardi, bref, ceux qu'on mange (marqués en vert)...
...les brebis, avec leur laine épaisse (coupée une fois par an) et leur gros appétit.
Enfin, il y a les 2 béliers esseulés, cantonnés dans un coin de l'étable, coupables de je ne sais quel méfait, et qui s'ennuient pensant à ces dames si proches et pourtant inaccessibles !
Alors que des amapiens de Nyons nous rejoignent, Raphaël nous parle de son métier, de ses bêtes, avec passion et talent, répond aux questions nombreuses...Il aime ça, ça se voit, ça s'entend.
Il nous explique comment les brebis et les agneaux sont nourris actuellement, avec du foin, mais aussi avec un mélange d'avoine, de blé et de sorgho.
Les agneaux, quant à eux, ont droit en sus à une ration de pois chiches ! C'est pour ça qu'ils sont si bons !
Quand on agite un seau de graines, comme lorsqu'on s'apprête à nourrir le troupeau, le résultat est impressionnant : mouvement de têtes vers le seau et concert de bêlements !
Raphaël évoque aussi ses soucis pour la santé des bêtes : celles qui ouvrent la barrière, s'empiffrent d'un seau plein de graines et en font une indigestion, qu'il faut soigner en leur faisant avaler de l'huile camphrée ; celles qui souffrent de mammites (inflammations des mamelles), 8 à 10 pan an, qu'il traite à l'homéopathie lorsque c'est pris à temps...et aux antibiotiques sinon, pour les sauver. Les vertus du bicarbonate sont vantées, ainsi que celles d'autres minéraux.
On parle aussi du loup, qui a été repéré dans le périmètre du futur parc des Baronnies, mais qui, bien heureusement ne sait pas reconnaître ce qui est bon, et a toujours délaissé jusqu'à présent les brebis BIO de nos producteurs.
On raconte l'histoire de cette brebis égarée lors de la descente de l'estive, réalisée en catastrophe cette année fin octobre, au moment de la tempête de mistral. Sur la montagne de la Lance, il faisait - 10°C (je vous laisse calculer la T° ressentie avec le mistral à 120 km/h), et une couche de 20 cm de neige couvrait les pâturages. Cette brebis, qui tardait trop à descendre, Raphaël pensait qu'elle était morte... Depuis, les chasseurs et autres éleveurs du coin l'ont aperçue à plusieurs reprises, la dernière fois il y a 3 semaines. Elle survit là-haut, dans le froid, on ne sait pas trop comment ! Finalement, c'est peut-être elle qui a mangé le loup !!!
Toutes les questions ayant été épuisées, on se retrouve autour d'un pot, dans le hangar d'à côté où sont entreposées les meules de foin.
Marion et ses 5 enfants (4 filles et un garçon, de 13 à 4 ans) nous ont rejoints.
Ceux de Nyons sont là aussi. Chacun se présente à l'invitation de Raphaël, et on échange sur nos 2 AMAP respectives. La taille des paniers, le nombre d'adhérents, les producteurs, la filière espagnole pour les agrumes et les avocats (AMAP de Nyons...mais ça a l'air compliqué.), etc...
C'est joyeux et très sympa !
On avait prévu un pique-nique et une balade dans la campagne environnante pour l'après-midi, mais vu le temps, on y a renoncé... On a préféré terminer notre expédition par un repas à la truffe dans le bistrot de pays de St-Pantaléon-les-Vignes, et finalement, on n'a pas regretté !
Pour ceux qui n'ont pu se joindre à nous cette fois-ci et qui aimeraient rencontrer Raphaël et Marion, tout en découvrant la beauté de leur pays, nous avons évoqué la possibilité d'une journée-randonnée, au début de l'été, pour aller les visiter directement dans les estives, au sommet de la Lance. Mais on en reparlera...
P. Moreau, avec l'aimable relecture de Sylvie Branchu
Et si vous vous désirez voir "en vrai" ces si jolies et appétissantes petites bêtes, Raphaël nous fait cadeau d'une petite vidéo:
Pour visionner, cliquez ici: link
COMMENTAIRES :
Bravo pour ce reportage qui me fait effectivement regretter de n'avoir pas trouvé le temps de cette visite ...
L'idée de rando est vraiment à retenir !
Commentaire n°1 posté par Jean-Marie Gimbert le 26/01/2013 à 14h13